Retour sur les chiffres de la Banque de France au sujet d’une énième croissance du nombre de Français qui renégocient leur emprunt à l’habitat.
Un quart des encours immobiliers viennent de renégociations en octobre 2019
Les propriétaires n’hésitent pas à contacter leur banque pour renégocier les conditions de leur prêt immobilier. Mais avant d’en montrer les évolutions, une petite mise au point sur ce qu’est la renégociation est nécessaire. Intournable depuis plusieurs années avec la chute des taux, cette opération est le fruit de la volonté des personnes qui ont déjà un crédit à l’habitat en cours de remboursement et qui souhaitent démarcher leur établissement prêteur. Bien souvent, le Saint Graal recherché est l’obtention d’un meilleur taux de crédit par exemple.
Au plus haut entre fin 2016 et début 2017, la courbe des renégociations de crédit immobilier s’est ensuite essoufflée pour revenir à un rythme modéré et stable. Mais depuis l’été 2019, elle a une nouvelle fois entamé une ascension pour atteindre un pic ces derniers mois. En effet, d’après l’étude mensuelle de la Banque de France sur les encours de crédit immobilier, les demandes de renégociation représentaient 26% des prêts accordés par les établissements bancaires en octobre soit 6,2 milliards d’euros. Cela signifie que plus d’un quart des crédits à l’habitat débloqués sur cette période provient d’emprunts dont les conditions ont été rectifiées pour mieux correspondre aux attentes des propriétaires.
Renégocier son prêt pour avoir un meilleur taux proche des records
Il faut dire que les taux records font naître des idées dans la tête des emprunteurs. L’Observatoire Crédit Logement CSA a publié ses chiffres et la tendance aux taux historiques ne s’essouffle toujours pas. En novembre, le taux moyen atteint un nouveau plancher avec 1,12% sur toutes les durées de remboursement. L’ensemble des indicateurs tombent également à des niveaux jamais vus, avec des moyennes de 0,87% sur 15 ans, 1,04% sur 20% et 1,30% sur 25 ans.
Chacun des emprunteurs rêve d’y goûter notamment pour baisser la charge des intérêts qui rémunèrent les banques. Avoir un meilleur taux, c’est donc une opportunité de payer moins cher son prêt immo. Mais attention à bien veiller à ce que l’opération de renégociation soit gagnante. En effet, un calcul de rentabilité est indispensable pour mesurer si le gain avec la baisse du taux nominal est suffisant pour compenser la facturation de frais de renégociation.
Que faire si la banque refuse de renégocier les conditions d’un prêt immo ?
Un crédit immobilier étant un contrat passé entre deux parties, un foyer et un organisme bancaire, un conseiller est susceptible de barrer la route à une demande de renégociation. Pourquoi ? Déjà parce que la banque peut ne pas vouloir allouer le temps nécessaire ou qu’elle ne souhaite pas réduire sa marge gagnée sur l’emprunt. Mais un refus n’est pas une fatalité puisque l’alternative à la renégociation est le rachat de crédit immobilier. L’opération consiste très simplement à faire racheter son prêt par un autre établissement bancaire. Le prêteur d’origine ne peut pas s’y opposer. Dans le nouveau contrat, le nouveau prêteur peut accepter de mettre en place des conditions plus attractives comme l’application d’un meilleur taux de crédit ou la réduction du coût de l’assurance de prêt.
Comme lors d’une renégociation, le rachat de crédit immobilier peut occasionner des frais au propriétaire (indemnités de remboursement anticipé, frais de dossier, etc…) pour que le processus se matérialise. Si la volonté du foyer est de baisser le coût du crédit, et non de diminuer le poids des mensualités dans le budget, alors une analyse de la rentabilité du rachat de crédit est indispensable.