Le prêt à l’habitat, destiné à financer l’acquisition d’un bien immobilier, propose des conditions de financement relativement avantageuses à l’heure actuelle. Mais la hausse perpétuelle depuis quelques mois du prix de l’immobilier met en danger la capacité des ménages à s’endetter. Les banques n’ont pas d’autre choix que de proposer plus régulièrement des crédits jusqu’à 35 ans. Cet étalement de la dette sur une période plus longue permet aux emprunteurs de concrétiser leur projet.
Des offres de financement qui ne compensent pas suffisamment la hausse des prix
Les offres de financement des établissements de crédit semblent idéales. Les taux immobiliers sont à des niveaux historiquement bas et permettent d’emprunter à un coût raisonnable. Selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, le taux d’intérêt moyen en août était identique à juillet, soit 1,43%. Même pour une durée de crédit de 25 ans, les propositions sont intéressantes puisque le taux moyen s’établit à 1,64%.
Cependant, les ménages qui ont un projet à financer font face à une montée des prix sur le marché de l’immobilier. Si la revalorisation impacte dans une moindre mesure certaines villes moyennes, les prix ne cessent de flamber dans les lieux attractifs. La capitale réclame par exemple un investissement de presque 10 000€ au mètre carré à certains endroits, voire plus. Ces augmentations mettent en danger la capacité des ménages à financer leur bien pour une durée moyenne d’emprunt qui se situe à 18 ans.
Les emprunts sur 35 ans se démocratisent
Pour remédier à cette situation complexe, les professionnels de la banque ont pris l’initiative d’apporter de l’assouplissement dans les conditions d’attribution des crédits immobiliers. Dorénavant, elles commencent à prêter pour des durées de remboursement plus longues, alors qu’elles se montraient craintives face au risque dans le temps. Les crédits sur 35 ans sont par conséquent de plus en plus aptes à être proposés aux clients qui sollicitent un étalement plus long de la dette. L’objectif de cette pratique est d’obtenir un taux d’endettement adapté afin que les emprunteurs puissent subvenir à leurs mensualités.
Maintenant, les crédits d’une durée de 35 ans augmentent considérablement le coût total à amortir. Aussi, cette situation entraîne un risque sur le long terme pour la capacité des ménages à payer leurs mensualités. Sur tant d’années, un changement négatif de la situation personnelle et professionnelle peut remettre en cause la solvabilité des emprunteurs. De ce fait, il convient aux ménages et aux banques de mesurer convenablement le risque d’un emprunt avec une telle durée.