Malgré des taux d’intérêt historiquement bas, 1.13% en moyenne selon les dernières publications de la Banque de France, et une dynamique de marché favorable, les indicateurs laissent pressentir une baisse de la production du crédit immobilier pour les prochains mois à venir.
Un début d’année remarquable captivé par des taux extrêmement bas.
L’impact de la crise sanitaire n’a pas empêché les 6 premiers mois de 2021 d’afficher de bons résultats pour la production d’encours de crédit immobilier. En effet comme l’annonce la Banque de France, le montant total des crédits immobiliers accordés par les établissements bancaires s’élève à 110,7 milliards d’euros. Un chiffre record si on le compare à celui du premier semestre 2020 qui était de 87,6 milliards, soit une augmentation de 26.4 % par rapport à 2020.
La reprise de l’activité rapide et les taux d’intérêt historiquement bas ont rendu la situation propice aux personnes souhaitant emprunter. Les banques ont également pu bénéficier d’une marge plus importante dans l’acceptation des demandes d’emprunts grâce aux mesures d’assouplissement mises en place par le Haut Conseil de Sécurité Financier (HCSF) fin 2020, concernant le crédit immobilier. Le taux d’effort maximum a été fixé à 35 % au lieu de 33 %. Cela n’est pas sans conséquence, les dossiers n’entrant pas originellement dans la règle des 33% vont pouvoir bénéficier d’une plus grande largesse auprès des banques. Les ménages auront la possibilité de s’endetter à hauteurs de 35% de leur revenu mensuel afin de financer le bien souhaité. La durée de remboursement est passée de 27 ans au lieu de 25 ans pour l’immobilier neuf ou l’ancien si celui-ci dispose de conditions de travaux. Ainsi qu’une augmentation de la marge de manœuvre passant de 15% à 20%.
Un ralentissement provoqué par un durcissement des conditions
Bien que les premiers mois aient pu être favorables aux acheteurs et à la production d’emprunt bancaire, cette situation semble s’être dégradée depuis. D’après l’Observatoire Crédit Logement, une décélération du nombre de crédits accordés se confirme depuis cet été et cela pour plusieurs raisons.
L’essoufflement de cette dynamique peut s’expliquer par le durcissement des recommandations du HCSF. Initialement recommandées, celles-ci vont devenir obligatoires et se transformer en normes juridiques dès le mois de janvier 2022. Du fait de leurs caractères juridiques et obligatoires, les établissements bancaires s’exposeront à des sanctions si elles ne sont pas respectées. Réduisant alors par conséquent la souplesse qui était permise lors de l’octroiement des crédits immobiliers.
La solvabilité des foyers français va être mise à rude épreuve et être centrale dans la décision des banques et des établissements de crédit. Ajouté à cela, un niveau d’apport demandé qui ne cesse d’augmenter depuis le début de l’année. Cette augmentation perpétuelle va peser dans le budget immobilier des Français.
Il est probable que les personnes aux revenus les plus modestes voient leurs chances d’obtenir un prêt être impactées. Cela va avoir pour conséquence de freiner la prise de décision des emprunteurs souhaitant soumettre une demande de prêt mais aussi de rendre la sélection des dossiers plus stricte car les profils disposant de bonnes garanties financières seront privilégiés.