Le scepticisme Français à l’égard d’Internet de manière générale
La démocratisation de l’accès à Internet s’est accompagnée, sans surprise, d’une prise de conscience accrue des risques liés à la navigation et à l’utilisation des informations personnelles sur Internet.
Elle a aussi favorisé d’autres phénomènes comme la digitalisation des services bancaires. Après les comptes en ligne, et d’autres innovations amenées par les fintechs, des changements significatifs sont survenus tels que la possibilité de souscrire désormais à des crédits immobiliers en ligne. Ce processus, connu traditionnellement comme étant un des plus compliqués dans la banque de détail, est sujet aujourd’hui à une simplification qui est pour le moins déconcertante.
Aujourd’hui, ces deux éléments majeurs peuvent expliquer la perception du crédit en ligne par les Français qui n’est pas systématiquement imprégnée de confiance. Ils sont d’autant plus sceptiques quand il s’agit des services bancaires en ligne. Ils ont notamment peur du piratage de compte, de l’usurpation d’identité et de l’utilisation abusive de leurs données personnelles. Ce qui explique le développement de réflexes comme la suppression de Cookies ou encore le mensonge sur les données renseignées dès que celles-ci ne sont pas jugées cruciales ou dès qu’elles sont jugées trop intrusives.
Le scepticisme envers les crédits en ligne en particulier
Si les Français sont déjà sur leurs gardes dès qu’il s’agit d’Internet, alors naturellement, quand il s’agit de crédits accordés sur de simples téléchargements de justificatifs et de simples clics, leur vigilance n’en est que plus aiguisée. Si on s’attarde sur le crédit habitat, il n’est pas difficile de comprendre la prudence qui caractérise le rapport des internautes français à ce « nouveau » service. En effet, le processus d’octroi du crédit immobilier pouvait jusqu’à un passé très récent, prendre jusqu’à 6 mois voire plus tellement il est complexe. Supposons que les Français assimilent que le digital est en mesure de simplifier à ce point un processus, comment pourraient-ils surmonter la peur de se tromper sur un des prêts les plus importants de leur vie, la peur de ne pas faire le bon choix, simplement parce que leur écran ne leur montre peut-être pas toute la vérité ou parce qu’ils ne sont pas assis en face de leur conseiller qui leur explique les modalités ? Le facteur psychique est présent et ne devrait pas être négligé.
Un scepticisme que certaines fraudes légitiment
En parlant de fraudeurs qui prétendaient octroyer des crédits, l’ACPR alertait : « Après un ou plusieurs contacts en vue de constituer le dossier, les fraudeurs demandent l’envoi d’une somme d’argent destinée à couvrir des frais. Une fois l’argent envoyé, la victime n’a plus de nouvelles de son contact ou est de nouveau invitée à verser de l’argent sous un nouveau prétexte (déblocage du prêt, frais divers…) sans plus de résultat ». Charretier Finance ou Lacroix Finance sont des exemples de ces fraudeurs, dont le nom sonne parfaitement professionnel pourtant. Pour cela, l’ACPR avait cité deux références pour permettre aux internautes de vérifier la crédibilité des plateformes : le registre des agents financiers agréés (www.regafi.fr) liste les entreprises françaises et étrangères autorisées à exercer des activités financières en France. Le site de l’Orias, quant à lui, liste les intermédiaires en assurance, banque et finance disposant d’une autorisation à exercer.